Tout le monde souhaite être édité à compte d'éditeur. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Que c'est ce type d'édition qui est gage absolu de reconnaissance pour l'écrivant, l'écrivain ou le poète. Pouvoir dire (en bombant le torse) : "Je n'ai rien déboursé pour l'édition de mon livre" est bien la preuve indéniable de son immense talent, quitte à ne rien obtenir en retour, ni gloire, ni rétribution financière, si minime soit-elle ; et à moins que vous ne soyez l'objet d'un énorme coup de cœur de la part d'une maison d'édition tenue pour "mythique", relayée qui plus est par un engouement phénoménal de la part des libraires, c'est très concrètement 99 fois sur 100 ce qui vous arrivera. Certes n'aurez-vous pas dépensé un kopeck, mais ce sera là votre seule satisfaction. Autant remettre votre sort entre les mains de la Française des jeux.
Bien triste vision des choses ! me direz-vous. Je ne le crois pas. Quand on sait que les éditions Gallimard reçoivent environ 8 000 manuscrits par an, soit 22 par jour, il est assez peu probable que tous soient lus avec le même a priori "favorable" selon que l'on est un sinistre inconnu ou l'ami d'une personne employée au sein de cette entreprise.
Croire en soi est plus sûrement la garantie d'une réussite. Si vous pensez que votre livre est de très bonne facture, pourquoi l'envoyer à la mer, en plusieurs exemplaires, attendre 5 à 6 mois une réponse et vous retrouver des années plus tard avec ce même manuscrit dans un tiroir, la foi en moins ?
À partir d'un certain âge (voire d'un âge certain), à moins d'être du "sérail", il est sans doute plus judicieux de ne compter que sur soi et renoncer par exemple à s'acheter le dernier Iphone ou la dernière télévision de chez Sony pour concrétiser ce que le Marché vous refuse obstinément au nom de sa seule logique économique.
"Les éditions du chien qui passe" ne prennent pas tout et n'importe quoi dans le seul but de gagner de l'argent, petit éditeur ne tient pas à devenir grand… mais seulement au service mesuré d'une certaine conception de l'écriture… Semble-t-il, en voie de disparition.